Le conditionnement opérant, théorisé par le psychologue américain Burrhus Frederic Skinner dans les années 1930, est une méthode d’apprentissage basée sur les conséquences d’un comportement. C’est une approche centrale en éducation canine, car elle permet de modeler les comportements souhaités et de réduire les comportements indésirables chez nos compagnons à quatre pattes.

Mais qu’est-ce que le conditionnement opérant ? en quoi diffère-t-il du conditionnement classique de Pavlov ? et comment l’appliquer au quotidien?

Conditionnement opérant vs classique : Quelle différence ?

ivan-pavlov_conditionnement classique
Ivan Pavlov, père du conditionnement classique (Russie)
B.F. Skinner, père du conditionnement opérant
B.F. Skinner, père du conditionnement opérant (USA)

Conditionnement Classique (Pavlov)

Le conditionnement classique (ou théorie du « réflexe conditionnel ») repose sur l’association entre deux stimuli. Pavlov, célèbre pour ses expériences sur les chiens, a montré qu’en associant un stimulus neutre (comme un son de cloche, un coup de sifflet etc.) à un stimulus inconditionnel (de la nourriture), il était possible de provoquer une réponse conditionnelle (la salivation).

Exemple avec un chien :
Si chaque fois que vous mettez sa laisse, vous l’emmenez en promenade, votre chien va très probablement manifester de l’excitation dès que vous sortez la laisse, et ce même si vous ne le sortez pas.

Pour la référence historique : Ivan Pavlov, médecin et physiologiste russe, a découvert le conditionnement classique à la fin du 19ᵉ siècle alors qu’il réalisait des expériences sur un tout autre sujet : la fonction de la salive du chien dans la digestion.

Conditionnement Opérant (Skinner)

Le conditionnement opérant, quant à lui, repose sur les conséquences d’un comportement. Un chien apprend que ses actions ont des conséquences, et cela influence ses futures décisions. Le conditionnement opérant se fonde sur quatre types de conditionnement que je détaille ci-après.

Bien connaitre son chien, ce qu’il aime et ce qui lui déplait est crucial pour obtenir des effets désirés en appliquant les principes du conditionnement opérant. Le timing est aussi un élément à bien maîtriser, au risque de ne pas se faire comprendre du chien, ou pire, de lui faire comprendre l’inverse de ce qu’on souhaite lui apprendre!

Principes et exemples concrets de conditionnement opérant appliqués au chien

Les conséquences du comportement du chien peuvent être de quatre types :

  • Il obtient quelque chose d’agréable à la suite de son comportement, ce qui va motiver le chien à reproduire ce comportement dans la même situation.
    Par exemple, le chien vient quand son maître l’appelle et obtient une friandise. Résultat : le chien est plus enclin à venir au rappel la prochaine fois.
    On parle alors de renforcement positif.

    Le renforcement positif est une approche centrale pour tous les apprentissages d’obéissance.
  • On retire quelque chose de désagréable pour le chien afin d’encourager un comportement.
    Par exemple, vous tirez légèrement sur la laisse pour guider un chien distrait, et vous relâchez la tension dès qu’il revient à vos côtés. Résultat: le chien apprend que marcher près de vous élimine la pression sur la laisse.
    On parle de renforcement négatif.
  • Le chien obtient quelque chose de désagréable pour décourager son comportement.
    Par exemple, le chien se fait gronder lorsqu’il attrape la chaussure de son maître pour la mordiller. Autre exemple : sans entrer dans le débat du pour ou contre les colliers anti-aboiement et colliers électriques, c’est sur ce principe que fonctionnent ces colliers : le chien aboie et, pour conséquence, il reçoit une vibration (ou une décharge). Cette conséquence désagréable pour le chien à la suite de son comportement va le pousser à réduire ce comportement.
    On parle alors de punition positive.

    Attention : Les punitions positives doivent être utilisées avec parcimonie et toujours en respectant le bien-être de l’animal. Mal utilisée cette technique peut causer beaucoup de tort à l’animal et laisser des séquelles.
  • Le chien se voit retirer quelque chose d’agréable pour lui pour décourager un comportement.
    Par exemple, lorsqu’un chien mordille trop fort pendant le jeu, vous arrêtez immédiatement de jouer et ignorez le chien. Résultat : il apprend que mal contrôler sa morsure met fin à une activité agréable de jeu avec son maître.
    On parle de punition négative.

Et l’éducation canine positive dans tout ça ?

L’éducation canine positive fonde ses techniques sur deux des principes du conditionnement opérant uniquement : Le renforcement positif (R+) et la punition négative (P-).

Si vous employez du renforcement négatif ou de la punition positive, alors vous ne faites pas de l’éducation 100% positive. Ce qui ne veut pas nécessairement dire que vos méthodes éducatives ne sont pas bonnes. Le renforcement négatif et la punition positive ne font pas nécessairement appel à de la violence et de la brutalité. Elles peuvent être plus subtiles que ça. Et heureusement!

Conclusion : Une méthode à votre portée

Le conditionnement opérant est bien plus qu’une simple méthode d’apprentissage : c’est un outil puissant pour comprendre et guider le comportement de votre chien tout en renforçant votre complicité. En intégrant des renforcements positifs dans vos interactions quotidiennes, vous pouvez non seulement éduquer efficacement votre chien, mais aussi construire une relation basée sur la confiance et le respect mutuel.

Chaque chien est unique. Le conditionnement opérant vous permet d’ajuster les récompenses ou les punitions en fonction des besoins et sensibilités spécifiques de votre animal.

Si vous rencontrez des difficultés spécifiques ou souhaitez approfondir vos connaissances, n’hésitez pas à faire appel à nous pour vous guider dans l’application de ces principes. Vous serez surpris de voir à quel point votre chien peut apprendre et évoluer avec une méthode adaptée et bienveillante.

Et vous, quels comportements souhaitez-vous enseigner ou modifier chez votre chien ?